Augmentation des Prix de l’essence à la pompe : l’environnement, les masses rurales et urbaines en paieront en premier le prix.
- Haïti / environnement
Augmentation des Prix de l’essence à la pompe : l’environnement, les masses rurales et urbaines en paieront en premier le prix.
Depuis plus d’une semaine, Le gouvernement de transition démarre une grande campagne médiatique pour justifier l’augmentation des prix de l’essence à la Pompe dans un pays déjà ravagé par une crise politique, économique, sociale et environnementale sans pareil où la population vit depuis huit mois une pénurie d’essence provoquée sans pareil.
Comme le pays est tributaire des produits pétroliers et n’a aucune alternative durable pour une transition énergétique réelle, les énergies pétrolières dont bon nombre de pays cherchent à se substituer occupent la première place en Haïti où plus d’un million de machines à moteur thermique en dépend pour se rouler.
Ayant constaté cette dépendance, le gouvernement au lieu de créer des conditions pour aider la population à sortir de ce marasme dans laquelle il se trouve depuis des années complique sa situation davantage en augmentant injustement les prix à la pompe à peine que le pays commence à se remettre de cette crise d’essence sans tenir compte des conséquences que ces mesures auront sur l’environnement et en particulier sur la vie des masses rurale et urbaine du Pays déjà très appauvri.
Le Gouvernement de transition dommage en profita pour augmenter le prix de produits pétroliers dans un pays récemment ravagé par des mois de lock où toutes les activités économiques étaient paralysées et qui pour le moment fait face à l’insécurité, le kidnapping, le chômage, la misère pendant que l’État se montre toujours impuissant face aux vicissitudes et aux lassitudes de la vie auxquelles font face une population déprimée, exploitée et abusée par tous les maux de la vie.
En Haïti, il y’a environ 7 000 000 de gens qui n’ont pas accès à l’électricité, ces gens pauvres qui vivent pour la plupart dans l’arrière-pays qui pour se procurer de l’énergie de foyer utilisent le Kérosène (Gaz blanc) pour éclairer leurs maisons avec des lampes en ver ou tèt gridat. Ce sont des agriculteurs et des petits paysans qui exploitent les ressources du sol pour trouver de quoi à subsister. Ce sont également pour la plupart des Masan Sara qui achètent des denrées agricoles aux marchées ruraux, ensuite les emballer pour les transporter en villes sur des camions qui utilisent le diésel. Avec l’augmentation du prix de diesel sur le marché, le coût de transport en commun et des produits agricoles vers les centres urbains sera doublé.
Dans un Pays déjà vulnérable aux catastrophes naturelles et à haut risque climatique, Ce gouvernement a pris l’engagement à travers la Cop 26 pour enrayer la déforestation en Haïti d’ici 2030. Ce même gouvernement un mois après la clôture de cet évènement planétaire décide d’annuler la subvention sur les produits pétroliers dont la majorité des gens qui détruit les espaces verts utilise au quotidien. Ce qui est étrange dans cette affaire, c’est ce même ministre de l’environnement qui fait éloge des engagements pris par Haïti à Glasgow qui participe lui aussi dans cette campagne médiatique liée à la montée de carburant. Ce ministre par manque de lucidité et de clairvoyance politique n’a pas compris que toute augmentation des produits pétroliers est incompatible aux engagements de Glasgow et affectera en retour l’environnement déjà très fragilisé.
Le Kérosène est un produit pétrolier de masse en Haïti. C’est la seule subvention dont en bénéficier le plus grand nombre qui vivent en dessous des seuils de la pauvreté. Le plus grand nombre : ce sont environ les 7 000 000 d’Haïti privé de l’électricité et d’assistance sociale ; ce sont les agriculteurs sans encadrement technique et financer et pour faire produire le sol utilisent encore des outils rudimentaires ;ce sont les artisans ;ce sont pêcheurs sans matériels essentiels, ce sont des petits commerçants sans appui économique ;ce sont également des employés des sous-traitances qui aspirent toujours à un salaire décent ; enfin le plus grand nombre se sont les chauffeurs de taptap, de taxis et des passagers qui seront exposés a des conflits ouverts.
Toute augmentation de produits pétroliers à la pompe affectera le plus grand nombre et aura des conséquences sur l’environnement.
Avec l’augmentation des prix de l’essence, le paysan haïtien déjà décapitalisés par la crise de pays lock et par la présence des groupes armés qui lui oblige malgré lui à abandonner ses exploitations agricoles n’auront d’autres alternatives que d’accélérer la coupe des arbres pour se procurer plus d’argent pour acheter de l’essence.
À rappeler que le Paysan n’a ni de chèques, ni subvention, ni crédit. La seule alternative qui lui reste : ce seront les arbres et nos espaces forestiers qui seront réduits considérablement puisqu’il n’a aucun plan pour rénover le mode rural.
Alors que le Pays ne dispose pour le moment ni de président ni de parlement. Un gouvernement qui se respecte utilisera les fonds alloués de la présidence et du Parlement pour subventionner des produits pétroliers.
Pourquoi enlever la subvention aux plus faibles, aux démunis et l’on maintient la franchise aux plus riches.
Déplus, Le Gouvernement de transition peut trouver d’autres sources pour financiers ces projets sans pouvoir besoin de déranger la majorité de la population et d’enlever ce qui revient aux plus faibles. Il peut recourir aux exploitants des mines.
À rappeler, l’État depuis 2016 ne collecte plus les 100 gourdes réclamées sur chaque camion de sables quittant les exploitations de mines aux mornes à cabris.
L’Organisation Écovert-Haiti toujours du côté d’Haïti et de la population est contre cette augmentation exagérée, elle la juge antinationale et incompatible aux engagements pris par Haïti au cours des conventions à portées universelles signées par Haïti relatives à environnement.
- Anel Dorléan/ Écologiste et Ing en Développement
Coordonnateur de Recherche Écovert-Haiti.
ecoverthaiti02@gmail.com
