Célébration de la 29e Journée Mondiale de la Biodiversité :
- Bâtir un avenir commun à toutes les formes de vie,
- où sont passés les Fonds haïtiens de la Biodiversité et les 24 millions de dollars collectés pour soutenir les efforts de protection de la diversité biologique en Haïti ?
La République d’Haïti est considérée comme la plus importante des hauts lieux de la biodiversité dans la région caribéenne et sa richesse biologique ne cesse pas d’attirer l’attention des scientifiques et des visiteurs de passage au pays qui ne ratent pas une occasion pour faire éloge de l’abondance de la flore de la faune. Il est à rappeler que le territoire Haïtien possède le plus taux de biodiversité de la région.
Malgré la richesse de la biodiversité nationale avec un pourcentage d’endémicité très élevé qu’elle soit terrestre, aquatique ou marine, l’État haïtien n’est pas toujours en mesures, 96 ans après publication de la première loi sur les forêts Nationales Réservées et 30 ans après la signature la convention sur la diversité biologique t’établir dans les zones protégées de forte concentration de la biodiversité, un système de gouvernance environnementale basée sur une gestion rationnelle permettant à ces ressources de se renouveler et d’être conservées de manière pérenne, sans être menacées par les activités humaines.
En raison de la faiblesse chronique des institutions de surveillance environnementale haïtienne, on observe depuis des années à une chute progressive et avancée de la biodiversité nationale. Certaines causes de cette régression sont d’origine anthropique, car l’ensemble des unités spatiales de conservation qui constitue le système national des aires protégées comprenant les parcs nationaux, les zones réservées, les réserves forestières, les sites naturels classés et les zones sous protection où se concentrent des milliers d’espèces sont habités par un prédateur(homme) qui pour s’en nourrir ou pour alimenter sa progéniture fait pression sur ces ressources naturelles.
La présence de l’homme dans les zones de conservations est désastreuse pour l’environnement, car elle diminue les écosystèmes naturels, les espaces verts et le climat. Les activités humaines réduisent également la capacité de reproduction de certaines espèces et affectent les services éco systémiques qui sont les bienfaits indispensables que les écosystèmes procurent aux êtres humains.
En 2018, pour aider à la préservation la biodiversité haïtienne riche et unique de la région caribéenne composée de plus de 5000 espèces végétales et de 2000 espèces animales et pourtant en proie à la dégradation , en collaboration avec le ministère de l’Environnement, la Société Audubon Haïti , The Nature Conservancy (TNC), la Banque Mondiale, la Banque Interaméricaine de Développement( BID), La Coopération suisse, La Coopération allemande , Le Programme des Nations-Unies pour le Développement, L’Agence française de Développement et J/P Haitian Relief Organization (JP/HRO) ont créé le Fond haïtien pour la Biodiversité (FHB).
Ce FHB avait pour mission de soutenir la conservation de la biodiversité en apportant un appui financier durable à toutes initiatives et d’action des acteurs locaux qui militent pour la conservation et la préservation de la biodiversité haïtienne.
Au cours d’un webinaire organisé en mars 2021 sur les procédures de financement des projets durables de conservation de la biodiversité animée par l’ex Directeur exécutif et fondateur du Fonds haïtien pour la Biodiversité( FHB) le Dr Jean Vilmond Hilaire, le FHB grâce aux cotisations des partenaires disposait d’environ 24 millions de dollars qui devait être placés dans une banque et que les bénéfices serviront à financer durablement les projets de conservation de la biodiversité.
Mais depuis le départ pour des causes non encore élucidées, de l’éminent Biologiste, le Professeur Jean Vilmond Hilaire comme Directeur et qui a coordonné quelques années avant au nom de la Société Audubon Haïti avec les partenaires techniques précités le montage du FHB qu’il a lui-même considéré comme un changement de paradigme en matière de mobilisation financière pour le secteur de l’environnement en particulier la biodiversité, c’est le silence complet , certaines organisations écologiques du Pays dont l’0rganisation Écovert-Haiti qui suivent l’évolution des Fonds et des projets environnementaux en Haïti demeure sans nouvelles de ce fond dont le principal objectif était de protéger et de valoriser les ressources naturelles du Pays alors que les aires protégées haïtiennes toujours en attente de financement en toute urgence pour la mise en œuvre d’un système de gouvernances adaptées à la situation actuelle afin de conserver la biodiversité nationale et de jouer leur rôle dans la lutte contre le changement climatique.
Malgré la présence du MDE, la mise en place du FHB et de la présence des multiples acteurs internationaux œuvrant dans la conservation de la biodiversité en Haïti, cette ressource fondamentale indispensable à la vie continue à se dégrader. Le déclin de la biodiversité nationale à de très lourdes conséquences sur les maillons des chaînes alimentaires à l’échelle nationale. Dans certaines régions du pays, les récoltes sont perdues en raison en raison de manque d’eau à cause de la diminution de la pluviométrie dans certaines régions du pays.
Dans la chaîne des Matheux, il ne reste plus de pins, dans certaines communes des départements de l’Ouest et de Sud-Est, du Nord-Ouest les agrumes sont menacés. Dans certaines régions du grand Sud, les cocotiers ont des problèmes pathologiques et la situation de nos réserves forestières (Forêts des pins et Parc la Visite) pourrait aboutir à une tragédie.
Aucune nouvelle disposition n’est prise pour contrôler la chasse dans les zones d’observation d’oiseau en Haïti (Trou Caïman, Furcy et Fermate ; la Visite et Macaya) et dans les points chauds du pays. En Haïti, la conservation de la diversité biologique nationale semble être remise entre les mains de Dieu.
Entre les problèmes pathologiques, les activités humaines et l’absence des politiques de régénération ajoutant aux effets du changement climatique, la biodiversité nationale est prise dans un étau complexe où il serait difficile de sortir avec le mode de pratique actuelle résultant d’une organisation spatiale déséquilibrée.
Pour freiner la dégradation de la biodiversité en Haïti, l’Organisation Écovert-Haiti propose depuis des années dans le cadre de la campagne nationale pour la Restauration des Écosystèmes dégradés des pistes pour la mise œuvre des mesures compensatoires qui visent a contrebalancer les effets négatifs des activités humaines sur la biodiversité . De telles actions permettant de limiter la déforestation, de contrer l’artificialisation des milieux naturels ou des espèces verte et de lutter contre le changement climatique.
La protection de la biodiversité en Haïti coûterait beaucoup d’argent, mais sans la biodiversité, on, perdra beaucoup de vie. Pour assurer un avenir durable à notre Haïti chérie et à ses enfants, il est impératif de protéger toute forme vie afin de préserver cet équilibre écologique fragile qui est la vie.
- Anel Dorlean
Coordonnateur Recherche Écovert-Haiti
eciverthaiti02@gmail.com/ +509 4181-6168
Fondé en 2015, le Groupe d’Intervention Écologique d’Haïti (Ecovert-Haiti) comme organisation avant-gardiste et de vigilance écologique attire toujours l’attention du public à travers ses études de terrains sur des activités de l’homme causant des dommages à l’environnement et aux ressources fondamentales. Ses interventions se tournent aux principaux axes suivants : vigilance écologique, surveillance environnementale et soutiens à la recherche ; Développement Durable, Changement Climatique, Protection et conservation des écosystèmes